Efficience intellectuelle et société
- Barbara Para

- 24 janv. 2022
- 3 min de lecture
Nos sociétés stigmatisent la déficience intellectuelle. Le sujet tendance concerne celui des "hauts potentiels". On se présente au psy : "ma fille est haut potentiel, comme moi". Hum hum...
On oublie ici de situer le contexte : les temps ont changé, on ne parle plus d'un chiffre de QI unique mais on parle des 7 formes d'intelligence. Sans oublier les "soft skills".
Mon collaborateur Frédéric Zante a développé ces idées et je me permets de vous présenter sa pensée, qui je l'espère, vous enrichira.
Première idée : le contexte historique de la production des “outils psychotechniques” et des échelles d’intelligence
Les réflexions sur les tests ont commencé avec la seconde moitié du XIXe siècle : la psychologie cherchait à l’époque à se donner une légitimité scientifique (travaux de F. GALTON et ensuite de J. Mac Keen CATTELL). Il s’agissait au départ d‘utiliser des méthodes quantitatives pour décrire des phénomènes psychologiques. Ensuite, fut utilisé pour la première fois le terme de “test mental” pour désigner une série d’épreuves visant à étudier les différences individuelles d’étudiants. Ces premières épreuves étaient destinées à mesurer des fonctions sensori-motrices élémentaires, telles que la perception, la sensation de la douleur ou encore le temps de réaction
Au début du XXe siècle, il y a le développement de la première échelle d’intelligence pour enfants par A. BINET. Le test d’Alfred Binet proposa pour la première fois une application pratique des tests dans la détection du retard mental chez les enfants etla prédiction de la réussite scolaire. En 1916, Terman utilisa les travaux de Binet et construisit le premier test d’intelligence mesurant le QI (Quotient Intellectuel).
Avec les deux conflits mondiaux, les tests se développèrent réellement. Ainsi en 1917, l’armée américaine les utilise pour recruter ses soldats et sélectionner les futurs cadres mais également identifier les personnes sérieusement perturbées psychiquement. Puis à l'ère du développement de l’industrie, ceux-ci étaient conçus, dans le monde du travail, pour “apprécier” la “concordance “homme – machine” ou plus simplement connaître la capacité de l’homme au travail à la chaîne, sa capacité à suivre un rythme imposé, à comprendre des consignes “élémentaires” et à faire, sous contrainte de temps, un certain nombre de tâches / gestes répétitifs…
On est donc ici bien éloigné de l’intérêt pour une efficience intellectuelle mais dans la détection de la déficience !
Deuxième idée : L’intelligence était étudiée sous l’angle des capacités cognitives, verbales…
Et appréciée sous la forme du fameux "Quotient Intellectuel” ou QI et donc sous un angle réducteur omettant l’intelligence émotionnelle, l’intelligence de situation / d’adaptation… bref, tout ce qui différencie l’homme d’une machine et le rend supérieur à l’IA (intelligence artificielle) qui, dans l’immédiat, est bien incapable de ressentir, exprimer une sensation, une émotion, un sentiment. Par ailleurs, il s’agit de discriminer les individus, de travailler sur la "prévention du retard intellectuel", pas d’accompagner ceux dont les capacités sortiraient du lot et qui les "désignent" comme parfaitement capables de se débrouiller tous seuls !
Troisième idée : Dans le domaine scolaire, l’accent est d’abord et principalement mis sur le « dépistage » de la déficience intellectuelle...
Pas celle de la sur-efficience. Et pour des personnes n’ayant pas une culture familiale des études, sur un phénomène d’autocensure par exemple, elles ne pensent pas être éventuellement concernées par une possible sur-efficience. Pour elles, l’intelligence est considérée comme réelle, présente et non réfutable quand “on” poursuit des études.
Ainsi, du fait d’une minorité de personnes allant aux études supérieures, celles-ci étaient “cataloguées” comme intelligentes voire dotées d’une intelligence supérieure. Les capacités se traduisent et se « prouvent » par une réussite entre autres dans les études et filières scientifiques (la fameuse sélection par les mathématiques). On peut mettre ici les représentations des personnes en fonction de leur parcours de vie, de leur histoire et culture familiale, de leur environnement, lieu d’habitation…
Quatrième idée : Si on met tout cela ensemble, cela donne de quoi comprendre les difficultés des "hauts potentiels" à trouver leur place, à se faire reconnaître…
Les éléments statistiques mis en perspective avec des éléments démographiques, culturels, historiques… permettent de mieux comprendre les origines des préjugés et en particulier pourquoi le choix de mots mal appropriés renforce les difficultés dans un pays qui se veut égalitaire… Pourquoi cette personne est-elle sur-douée et pas moi ?
Pour info, dans les pays anglo-saxons, on parle de personnes « gifted » (douées). Et il manque bien d’autres choses à prendre en compte !



Votre article met en lumière avec justesse l'évolution de notre compréhension de l'intelligence, passant d'un QI unique aux multiples formes et aux soft skills. Cette perspective est essentielle pour déconstruire les stigmates et les engouements réducteurs, offrant une vision plus nuancée et plus humaine des capacités individuelles. Face à cette complexité et à l'héritage historique des outils psychotechniques que vous mentionnez, il est parfois difficile de s'y retrouver dans les méthodes d'évaluation actuelles et de comprendre leur pertinence. Pour ceux qui souhaitent approfondir ce sujet et explorer les différentes approches, on trouve d'excellentes ressources sur les tests psychologiques qui peuvent éclairer ces questions.
Votre article souligne très justement que les premières réflexions sur les tests d'intelligence, au XIXe siècle, incluaient déjà la mesure de fonctions sensori-motrices élémentaires comme le temps de réaction. C'est fascinant de voir comment cette base historique, bien que le champ ait évolué vers des intelligences multiples, conserve une pertinence pour comprendre la vitesse de traitement cognitif. Tandis que Binet a élargi la perspective, l'exploration de la rapidité de nos réflexes reste un indicateur intéressant de notre efficience cognitive. Pour ceux qui s'intéressent à cette mesure fondamentale, il existe des ressources pour réaliser un test de temps de réaction en ligne et explorer cet aspect de l'efficience cognitive.
Je trouve particulièrement pertinent votre point sur la nécessité d'une validation continue des processus pour maintenir l'efficacité. C'est souvent négligé dans la course à l'automatisation. Dans notre expérience, une approche itérative, même pour des tâches apparemment simples, permet d'éviter des écueils coûteux. Cela soulève d'ailleurs la question de la structuration et de la documentation de ces boucles de rétroaction. Pour ceux qui cherchent à rationaliser ces aspects et à visualiser l'optimisation des flux de travail, l'exploration de solutions dédiées peut être très éclairante. Nous avons trouvé que l'utilisation de plateformes comme outils de gestion de flux de travail simplifie grandement ce suivi.
L'idée que la conscience de soi émotionnelle est la pierre angulaire de l'intelligence émotionnelle est particulièrement pertinente. Cela résonne avec l'observation que sans une compréhension claire de nos propres émotions, il est difficile de naviguer efficacement dans celles des autres. Pour ceux qui souhaitent explorer cette facette plus en profondeur, un outil d'auto-évaluation peut offrir des perspectives précieuses sur les forces et les axes d'amélioration. C'est pourquoi je trouve que réaliser un test d'intelligence émotionnelle en ligne peut être une étape très éclairante.